Bernard Julien prend la parole au webmagazine de la Maison de la Recherche

Le webmagazine « La parole aux humanités » est une émission organisée depuis janvier 2015 par la Maison de la recherche de la faculté des lettres de l’université d’Aix-Marseille, avec le concours technique de la direction de la communication de l’université et de son équipe Télé-AMU. L’émission est animée par Alexis Nuselovici et par Stéphane Lojkine.
Son objectif est de faire revenir sur la scène publique la parole réflexive, l’ampleur culturelle et l’exigence théorique qui sont au principe du métier universitaire. En favorisant, par cette parole donnée, le ré-engagement des intellectuels dans la Cité, « La parole aux humanités » s’efforce de contribuer à assumer les responsabilités intellectuelles et culturelles de l’université dans l’espace public.


On définit l’anthropocène comme la dernière ère géologique de la terre, qui débute avec la révolution industrielle et marque l’emprise décisive de l’homme sur la nature et sur le climat. Avant l’anthropocène, l’homme subissait la nature et la nature tout entière obéissait aux variations du climat. Avec l’anthropocène, l’homme entreprend de se rendre « comme maître et possesseur de la nature » (Descartes), rêve de s’affranchir d’elle et d’en exploiter les ressources à son gré. Ce rêve connaît aujourd’hui un réveil douloureux. Épuisement des ressources naturelles, dérèglement du climat, pollution mondialisée, mise en péril sans précédent de la biodiversité : l’avenir de la planète est en danger et nous oblige à repenser, refonder le rapport de l’homme à la nature. Cette refondation remet en question les fondements de notre civilisation : la foi dans l’homme portée par l’humanisme et érigée en principe universel de dignité mais aussi en principe de prééminence ; l’articulation entre nature et société pensée par les Lumières et fondatrice des démocraties modernes, où la nature se trouve exclue de l’espace politique ; la conception de la nature comme valeur brute sur laquelle s’appuie le capitalisme, qui se heurte aujourd’hui à l’épuisement des ressources ; le développement de la science vers la gestion des prédictibilités, porté par le positivisme des big data, mais incapable de penser le changement de régime radical vers lequel nous nous acheminons. Face à cette crise sans précédent, la philosophie, l’art, la littérature font entendre d’autres voix : celle du respect pour le vivant sous toutes ses formes, celle de la diplomatie de l’ours et du loup avec la bergerie, celle du savoir des peuples oubliés, celle d’une possible recolonisation des espaces urbains par la nature, d’une science des modèles face à la science des prédictions. Cette émission explore quelques unes des pistes de l’anthropocène de demain et du nouveau pacte qu’il s’agit de passer avec la nature, non plus face à elle mais en elle…

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