Retour sur le workshop international « Epistemology of aesthetics : facts, models and theories »

20 octobre 2016 à l'IMéRA

Colloque organisé par Lorenzo Bartalesi, Marie Curie Fellow EHESS et Fellow IMéRA 2015-2016 en collaboration avec le Centre Granger.




L’esthétique est une dimension fondamentale de la culture humaine et elle a été cruciale dans le développement d’une compréhension scientifique du monde. Toutefois, une étude de la valeur anthropologique de la dimension esthétique de l’expérience humaine rencontre actuellement une série de problèmes de nature épistémologique portant sur le statut même de la connaissance esthétique.
Ces problèmes étaient au centre du cours doctoral organisée par Lorenzo Bartalesi et Giuseppe Di Liberti « Modèles esthétiques dans les sciences humaines » qui s’est déroulé l’année dernière à l’Iméra et qui a vu la participation d’intervenants provenant de plusieurs champs disciplinaires.

Le colloque « Epistemology of aesthetics : facts, models and theories » a représenté l’acte conclusif de ce cours doctoral. L’objectif du colloque était une clarification épistémologique de l’esthétique en tant que mode de connaissance culturellement diversifié et ancrée dans l’architecture cognitive de notre espèce.
Avec la participation de certains parmi les plus importants spécialistes européens d’esthétique, le colloque a cherché de résoudre une série de questions théoriques aujourd’hui responsable d’une désarticulation des recherches interdisciplinaires sur les faits esthétiques.

Le colloque a été articulé en deux sessions : la première dédiée à introduire et à discuter de questions théorétiques plus générales et la deuxième focalisée sur la question plus spécifique des composantes cognitivo-perceptives de la connaissance esthétique.

Apres un discours de bienvenu du directeur de l’IMéRA, M. Raouf Boucekkine, le colloque a été ouvert par Lorenzo Bartalesi qui a présenté les principaux objectifs et thématiques.

Dans la première séance ont été présentées trois contributions :

  • Giuseppe Di Liberti (Centre Granger, AMU/CNRS) a affronté la question cruciale d’une définition du « fait esthétique » par rapport aux autres classes de faits (perceptifs, cognitifs, linguistiques).
  • Dans une réflexion sur l’usage des catégories esthétiques dans les sciences de l’homme, Gregory Currie (University of York) a imaginé la façon dans laquelle l’esthétique peut encore jouer un rôle significatif dans les recherches archéologiques.
  • Pour conclure la matinée, Fabrizio Desideri (University of Firenze) a proposé un modèle d’« aesthetic mind » qui situe l’esthétique au cœur de l’évolution de la capacité cognitive humaine comme le langage ou la pensée symbolique.

Dans la deuxième session dédiée à la perception et à la connaissance esthétique, session modérée par M. Pierre Livet (Centre Granger, AMU/CNRS), trois contributions ont été présentées. :

  • Avec une perspective analytique, Jérôme Dokic (Institut Nicod, EHESS Paris) a examiné le rôle des émotions et sentiments épistémiques dans l’expérience esthétique.
  • Pour sa part, Bence Nanay (Antwerp University) a focalisé son attention sur la composante culturelle et historique de la perception esthétique.
  • La dernière contribution a été celle de Jean-Marie Schaeffer (CRAL, EHESS Paris) qui a présenté ses travaux actuellement en cours sur le Retable d’Issenheim comme exemple de recherche interdisciplinaire sur les faits esthétiques où les approches de la neurobiologie, de l’histoire de l’art, de la philosophie et de la conservation interagissent.

Les thèmes de discussion dans le colloque comprenaient la nature des faits esthétiques et de la connaissance esthétique ; les modèles esthétiques adoptés par les sciences de l’homme et la possibilité d’une recherche interdisciplinaire ; le rapport entre la connaissance scientifique et la connaissance donnée par les œuvres d’art ; la compatibilité entre une approche réductionniste et expérimentale à la perception esthétique et la dimension herméneutique et symbolique des phénomènes esthétiques.
L’objectif du colloque n’était pas celui de répondre à toutes ces questions, mais de déclencher un débat renouvelé sur une dimension trop souvent oubliée de notre relation au monde.


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